L'égo dominateur : harcèlement, violence, censure
Dernière mise à jour : 4 avr.

En ce moment, une véritable guerre médiatique a lieu sur Instagram :
Dora Moutot, une féministe engagée qui tient le compte @tasjoui, est victime de cyber-harcèlement depuis trois ans.
Pour te résumer l'histoire : la communauté transgenre demande à Dora d'inclure les transexuels dans ses posts ( transexuels dans ce cas : des hommes qui veulent faire - ou ont déjà réalisé - une transition vers le sexe féminin ).
Sauf que Dora parle de sa propre sexualité : féminine et hétérosexuelle, parce qu'elle parle de ce qui la concerne sur son propre compte !
De manière plus générale, les transgenres demandent d'arrêter d'employer le mot "femme" pour désigner les femmes, mais d'employer le mot "personne à vulve" ou "menstruator", et d'utiliser le mot femme pour désigner les femelles biologiques et les transgenres qui ont réalisé ou pas une transition vers le sexe féminin.
Comme Dora refuse de se plier à cette demande, elle est traitée de transphobe, insultée, menacée, suivie jusqu'à son domicile.
Certains trans demandent même à leur communauté virtuelle d'aller la harceler, la supprimer d'Instagram, la bloquer, lui faire de la mauvaise pub, et maintiennent des propos diffamatoires la concernant.
Elle n'est pas la seule à subir ce genre d'attaques : de nombreuses féministes qui luttent pour préserver les droits des femmes sont touchées en ce moment. Certaines sont si oppressées qu'elles terminent en hôpital psychiatrique, et vont même jusqu'au suicide.
Je trouve le sujet plus que grave.
Pour plusieurs raisons :
Déjà, parce que si on reprend les éléments de base : les transgenres qui s'en prennent à Dora sont des êtres humains de sexe masculin, des hommes très agressifs qui utilisent la violence verbale et psychologique, l'intimidation par la menace, pour essayer de faire taire une femme, juste parce qu'ils ne sont pas d'accord avec son point de vue.
Des différences de point de vue, il en existe des millards, mais employer une forme de tentative de domination mentale ( ou physique ) pour faire taire, ça, c'est très masculin. C'est du déjà vu. L'histoire nous l'a montré.
Ensuite, parce qu'on vit dans une époque où la liberté d'expression est plus que jamais compromise, que ce soit pour les féministes qui osent l'ouvrir et dénoncer les schémas patriarcaux, les inégalités, les clichés et les préjugés sexistes, mais aussi pour tous ceux qui ne sont pas d'accord avec le vaccin par exemple.
J'ai une amie dernièrement, qui m'a expliqué qu'elle a récemment posté une interview d'un doctorant qui donne son point de vue anti-vaccin, et Facebook lui a bloqué sa vidéo en lui envoyant un e-mail d'une trentaine de lignes qui démonte point par point les arguments cités dans la vidéo.
Mais dans quel monde vit-on pour qu'un réseau social nous dise ce qu'on doit penser et censure ce qu'on décide de partager sur notre réseau ?
Ceux qui présentent un point de vue anti-vaccin sont linchés, carrément traités d'ignorants venus d'une classe sociale inférieure, et ce même sur une chaîne de télévision à large audience.
Enfin, toute cette guerre me touche particulièrement parce que je pense que les méthodes de harcèlement, de jugement, de violence verbale, de menace et autre critique blessante, sont malheureusement la source de tout conflit ou toute guerre dans ce monde.
Et là, on peut parler d'égo.
Pour rappel, l'égo est une part de notre personnalité qui représente le conditionnement social, culturel et familial.
En gros, tout ce qu'on a vécu, entendu et vu durant notre enfance et même toute notre vie, est programmé dans nos circuits neuronaux.
Une partie de notre personnalité est donc conditionnée à penser, ressentir et analyser, selon son propre filtre, selon son vécu, son expérience, son passé, sa culture, sa société et ses traditions familiales.