
Je continue la série des articles psycho / développement personnel, qui traitent de la violence physique et psychologique, dont j'ai été victime en tant qu'enfant et adulte.
N'hésitez pas à aller lire le premier article : " Comment j'ai survécu à un père violent ?"
Un sujet qui touche beaucoup plus de personnes que l'on ne croit, en témoignent tous les messages que j'ai reçus suite à l'écriture de cet article.
D'ailleurs, je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui me soutiennent, et qui m'ont envoyé des mots doux 🫶🏽 mais également celles qui se livrent en message privé (vos témoignages me crèvent le coeur ! Je vous envoie tout mon courage pour surmonter vos traumatismes infantiles ❤️🩹
Dans cet article, je fais le point sur l'évolution des lois vis à vis de la violence infantile, mais également des conséquences, maintenant prouvées par le domaine des neurosciences affectives, sur le développement de l'enfant et de l'adulte en devenir ⬇️
La violence infantile
Frapper ses enfants a été un droit parental “normal” pendant des millénaires, l’interdiction des châtiments et punitions physiques est très récente dans l’histoire de l’humanité.
Voici un aperçu de l'évolution de cette question ⬇️
A l’échelle mondiale
En 1979, la Suède a été le premier pays au monde à adopter une loi interdisant explicitement toute forme de punition physique des enfants, y compris par les parents. Dans les années 1990 et 2000, d'autres pays européens comme la Norvège, le Danemark, la Finlande et l'Allemagne ont également adopté des lois similaires. En 1989 (année de ma naissance 😉), la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre. Cette convention établit un ensemble de droits pour les enfants du monde entier, y compris le droit à la protection contre toute forme de violence, y compris les châtiments corporels.
Aujourd'hui, plus de 60 pays à travers le monde ont légiféré pour interdire la violence physique envers les enfants, dans un cadre familial ou institutionnel.
Cependant, de nombreux pays n'ont toujours pas de loi spécifique sur ce sujet et autorisent encore les châtiments corporels modérés dans certains contextes.
En France
La violence physique envers les enfants a longtemps été considérée comme une pratique acceptable en France jusqu'à ce que des lois soient progressivement mises en place pour l'interdire.
La première loi interdisant spécifiquement la violence physique à l'égard des enfants a été adoptée en France en 2019. Cette loi, connue sous le nom de "loi anti-fessée", a été votée par l'Assemblée nationale le 3 juillet 2019 et est entrée en vigueur le 1er juillet 2022.
Autant dire que c’était hier !
Auparavant, le "droit de correction" des parents permettait l'utilisation de punitions corporelles considérées comme "modérées" et "éducatives". La nouvelle loi a aboli ce droit et interdit désormais toute forme de violence physique, y compris les fessées, les gifles et autres châtiments corporels.
Mais faire passer une loi ne signifie pas que le pays tout entier se range du côté législatif et adopte ces nouvelles façons de faire, en attestent ces chiffres recensés en 2023 par le ministère du travail, de la santé et des solidarités :
Chaque semaine 1 enfant meurt sous les coups de ses parents.
En 2022, le 119 a traité les situations de 40 334 enfants en danger ou en risque de danger.
24 % des Français de plus de 18 ans estiment avoir été victimes de maltraitances graves dans leur enfance (sur un échantillon de 1 000 Français).
Et ce ne sont que des chiffres flous qui ne représentent que la partie immergée de l’iceberg du problème qu’est la maltraitance infantile.
Et malheureusement, je fais partie de ces 24% qui ont reçu des coups par leurs parents.
Des coups physiques qui ont laissé des blessures physiologiques, neurologiques, et des traumatismes comportementaux que j’ai mis plus de 20 ans à guérir, et que je guéris encore...
Toutes ces évolutions législatives font suite à de nombreuses années de débats et de mobilisations d'associations de protection de l'enfance qui réclamaient depuis longtemps l'interdiction totale des punitions physiques.
Mais surtout, grâce aux études scientifiques qui prouvent maintenant qu'il y a des conséquences neurologiques sur le cerveau de l'enfant 🙏🏻
Alors voyons maintenant ce qu’en dit la science ⬇️
Trauma et traumatismes
Et commençons par voir la différence entre un trauma et un traumatisme.
Un trauma, qu’ils soit physique ou psychique est une blessure causée par une action extérieure.
Le traumatisme quant à lui, est la conséquence d’un trauma, il est physiologique (une blessure, une coupure, des liaisons neuronales qui se détruisent), et peut être aussi comportemental.
En d’autres termes, si le genou a été impacté, on peut boiter.
Si on a été agressé physiquement, on peut générer des phobies, des tocs, des comportements de stress post traumatique.
Les conséquences neurobiologiques de la violence
Les travaux (entre autres) du docteur Bessel Van Del Kork, ancien professeur de psychiatrie à la faculté de médecine de Harvard et spécialiste des traumas et leurs conséquences depuis plus de 40 ans, explique : “Quand un enfant subit de la violence, la structure même de son cerveau est impactée et modifiée.”
Le cerveau, quand il perçoit une action “effrayante”, les informations touchent la zone du thalamus, qui va d’abord se bloquer sous l’impact de l’urgence et de la douleur 💥
En se bloquant, le thalamus nous épargne la conscience des évènements angoissants qui nous arrivent. Ces informations n’iront donc pas vers les lobes pré-frontaux, sièges de la conscience, pour y être analysés, mais elles iront directement vers l’amygdale, pour être enregistrées comme informations dangereuses, pour alerter le tronc cérébrale et déclencher des réactions archaïques de peur : la fuite ou le combat.
Cette déconnexion de l’esprit conscient, bloque l’information, le souvenir conscient de l'épisode traumatique.
En d’autres termes, les voies neuronales entre le thalamus (l’inconscient) et le lobe pré-frontal (conscient) sont bloquées de façon permanente.
Si on les compare à des rails de train, les voies sont gelées et plus aucun train ne passe ! ❄️
Notre conscience des choses sera donc altérée, nos comportements et nos réactions seront modifiés.
Le trauma endommage donc une partie de nos capacités cérébrales comme la capacité à se souvenir clairement du souvenir. Il implique également le refoulement des émotions liées à l'évènement traumatique, et la difficulté à parler et exprimer le souvenir.
Le souvenir reste donc stocké dans l’inconscient, et va créer une surtension électrique sous-jacente qu’on appelle “névrose”.
Et seule une thérapie peut renouer ces connexions et soulager les névroses.
Dieu merci, j'ai entamé très vite un suivi thérapeutique, à l'âge de 14 ans, et si vous avez subi de mêmes évènements, je ne peux que vous recommander de faire de même 🙏🏻
Les névroses
La surtension électrique va altérer nos comportements à chaque évènement qui viendra faire écho avec le trauma.
Par exemple : si c’est le père qui a été violent, il est possible qu’on déclenche un rejet de l’homme, une tendance à fuir la gente masculine et à se protéger de manière exagérée.
C’est ce qui a été mon cas.
Mon père (et ma mère aussi) ayant levé la main et le poing plus d’une fois sur moi, j’ai passé ma vie à mettre des comportements inconscients en place pour fuir mes partenaires pendant longtemps.
Au cours de ma thérapie et de mon auto-analyse, j’ai également pris conscience que je sursautais de manière impulsive quand un homme entrait dans la pièce sans y avoir été invité, et que j’avais mis des attitudes en place, comme le fait de ne jamais tourner le dos à un homme dans une pièce.
Il m'est arrivé aussi plusieurs fois de lever la main sur un homme qui se montrait virulent, agressif voir violent envers moi (oui, car malheureusement, mon père n'a pas été le seul homme violent que j'ai croisé sur ma route !)
J’ai aussi développé des cauchemars qui ont duré plus de 20 ans (et je ne suis pas à l’abri que ça resurgisse un jour) où je revivais des scènes d’agressions de mon père ou de mes ex violents.
Il m’est arrivé plus d’une fois de bondir de mon lit en plein sommeil, et de m’étaler sur le sol en trébuchant sur un objet qui traînait dans la chambre, ou encore de courir me cacher dans les rideaux ou le placard de la chambre.
Et je précise que j’étais totalement inconscient à ce moment-là et que c’est mon fiancé qui m’a retrouvé dans ces positions (affalée sur le sol, en train de me débattre dans l’air, ou recroquevillée dans un coin).
Une nuit, alors que je criais et me débattais dans le vide, il a tenté de me calmer en me parlant avec douceur, mais il s’est pris une baffe en pleine poire, le pauvre ! 😓
Mais on peut aussi comptabiliser bon nombre de troubles nerveux que j'ai accumulés, liés à mon enfance : phobies sociales et diverses, crises d'angoisse et de nerf, pensées suicidaires, tendance aux addictions et à l'auto-maltraitance, TOC, TCA, etc.
Toutes ces réactions sont des conséquences de ce qu'on appelle un Stress Post Traumatique, qui peut se déclencher après n'importe quel évènement traumatique.
En bref, un trauma peut continuer de nous hanter et impacter notre vie pendant plusieurs années voire plusieurs décennies s'il n'est pas traité.
Les solutions
Bien entendu, un suivi thérapeutique est important dans ce cas-là, voire essentiel si on veut reconnecter les voies gelées ❄️, endommagées 💥, par la violence, et avoir de nouveau accès à ses souveninrs et ses émotions liées.
Il faut vraiment prendre conscience que nos troubles nerveux sont une maladie et que comme toute maladie, il faut trouver SA solution : la méthode qui nous conviendra le mieux (et ça, c'est vraiment propre à chaucn !) Mais dans tous les cas, il ne faut pas laisser la maladie s'installer, la nier, l'ignorer, la mettre sous le tapis, et encore la fuir 🙏🏻
Personnellement, je ne préconise aucune méthode en particulier : je suis passée par la psychothérapie, la psychologie comportementale, la psychiatrie, la neuropsychologie, la thérapie transgénérationnelle, mais aussi par les soins énergétiques, etc.
Et depuis quelques années : l'EMDR, une méthode que je trouve vraiment efficace dans la mesure où mes cauchemars se sont stoppés depuis plusieurs mois.
L'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), en français « Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires », est une méthode de psychothérapie développée par Francine Shapiro à la fin des années 1980.
Elle est principalement utilisée pour traiter le stress post-traumatique (SSPT), mais elle est également efficace pour d'autres troubles émotionnels, comme les phobies, l'anxiété ou les douleurs chroniques. Elle repose sur l'idée que certains souvenirs traumatiques ne sont pas correctement traités par le cerveau et restent « bloqués », provoquant des symptômes comme l'anxiété, des cauchemars, des flashbacks ou un mal-être général.
Le but de l'EMDR est d'aider le cerveau à retraiter ces souvenirs, une fois devenu adulte et conscient, pour qu'ils perdent leur charge émotionnelle négative.
Elle s'appuie sur l'idée que la stimulation bilatérale aide le cerveau à retraiter les souvenirs de manière adaptative, un peu comme le fait le sommeil paradoxal (REM sleep). Cela permet au cerveau de « digérer » le souvenir en l'intégrant dans un réseau de mémoire plus large, réduisant ainsi sa charge émotionnelle. De nombreuses études ont démontré l'efficacité de l'EMDR, notamment pour le traitement du TSPT. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'American Psychological Association (APA) reconnaissent l'EMDR comme un traitement de choix pour le TSPT.
Pour quels troubles peut-on traiter ?
Trouble de stress post-traumatique (TSPT)
Phobies et anxiété
Deuil complexe
Dépression
Douleurs chroniques
Addictions
Conclusion
J'espère que cet article vous aidera à mieux comprendre les conséquences neurologiques et psychologiques de la violence infantile sur le cerveau de l'enfant / et de l'adulte. Si vous avez besoin d'une recommandation pour une praticienne en EMDR, j'en ai une merveilleuse sur Fréjus, sinon, vous pouvez en trouver dans une ville proche de chez vous.
J'ai aussi de supers contacts de psychothérapeutes et d'énergéticiens 🤗
Je vous rappelle également que si vous avez besoin d'un suivi personnalisé en coaching de vie et développement personnel, pour traiter les notions de :
Reconstruction de l"estime personnelle et de la relation à soi
La gestion des émotions (colère, peur, tristesse)
L'aide à la mise en place de solutions concrètes pour traiter n'importe quel problème
L'apaisement de l'esprit et le traitement des pensées négatives
La communication inter et intra personnelle
Le sevrage des addictions
Ou encore, le rééquilibration alimentaire (l'arrêt du sucre, du gluten, des produits animaux et laitiers, qui ne font qu'agraver les problèmes de santé mentale)
Je reste à votre disposition pour toute séance présentielle à Saint-Raphaël ou via Zoom 😍
A très vite ⭐️
Ju
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