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Pardonner ou accepter ?

  • Photo du rédacteur: Happy Body By Ju
    Happy Body By Ju
  • 18 sept.
  • 11 min de lecture
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Dernièrement, j'ai publié plusieurs posts sur les réseaux sociaux, sur le sujet des parents toxiques, et qui s'adressent aux personnes qui ont un cerveau abîmé, comme moi 🥲


Ces posts parlent de mon histoire familiale, de mon choix de couper les ponts avec des personnes qui sont allés beaucoup trop loin, selon mon point de vue, et qui ont pour but de sensibiliser sur le sujet de la parentalité toxique, de ses conséquences, mais aussi d'aider ceux qui ont subi, qui en payent aujourd'hui les conséquences psychologiques dans leur vie d'adulte, et qui aimeraient trouver des solutions 🙏🏼


📄 Et si le sujet te touche, retrouve de nombreux articles que j'ai écrits dans la rubrique "psycho" de mon blog.


Ces posts ont suscité de nombreuses réactions diverses et variées, mais certaines d'entre elles m'ont fait particulièrement tiquer.

Dans ces commentaires, ces followers me conseillent de pardonner envers ceux qui m'ont blessé.


Et j'avais envie de rebondir sur cette notion de pardon qu'on nous sort à tout-bout-de-champs, presque sous forme d'injonction : " il faut pardonner " !


Alors qu'est-ce que le pardon ?

D'où vient cette valeur ?

Mais surtout à qui pardonner, pourquoi ?

Et enfin, quelle différence entre pardonner et accepter ?


Dans ce podcast et article, je te propose de faire le tour des religions et courants de pensée dominants, pour dépoussiérer quelques fausses croyances qui circulent autour de la notion de pardon.

L'occasion pour moi de te partager ce que j'ai compris ces dernières années, au cours de mon parcours thérapeutique et de mes lectures, et de faire le point ensemble sur la nuance entre le pardon et l'acceptation.

A ne pas confondre !


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🤔 Partie 1 : pourquoi pardonner ?


Dans notre culture judéo-chrétienne, la notion de pardon est bien empreinte.

Je n'ai pas eu de formation religieuse de base, je ne suis même pas baptisée, mais j'ai quand même entendu parler de pardon plusieurs fois dans ma vie, notamment de la part des membres de ma famille qui m'ont fait souffrir. Des personnes qui m'ont invité plusieurs fois à leur pardonner, sans pour autant me présenter d'excuses, ni reconnaître leurs tords.

Mais pardonner quand on vous rejette la faute dessus, quand on renverse la vapeur et qu'on vous traite de "méchante", voire de "folle", c'est un peu compliqué !


Mais je me suis quand même intéressée à la question de près, et j'ai étudié les parties de la bible qui parlent de pardon. Non pas que je sois férue de théologie, mais ces textes font partie intégrante de nos meurs, et donc de nos façons de se comporter les uns avec les autres. Qu'on soit pratiquant ou non, on est plus ou moins impreignés de ces valeurs et de ces idées, au niveau de l'inconscient collectif.


Alors voilà ce que j'en ai tiré :


Dans l’Évangile de Matthieu (6:14-15), Jésus explique que le pardon est indispensable pour que Dieu nous pardonne nos fautes :

"Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi."

Si on s'arrête sur ces deux phrases, on se dit : "bon ben, va falloir que je me débrouille pour pardonner à tous ceux qui m'ont blessé."


Et pour moi, cette injonction a créé un méga conflit interne entre l'idée de pardonner, ma colère et mon besoin de fermer la porte à ceux qui m'ont fait du mal et qui continuaient à le faire qui plus est !


Alors j'ai creusé aussi du côté de l'islam :


Dans l'Islam, Allah est considéré comme le Tout-Pardonneur (Al-Ghafur), et le croyant est encouragé à imiter cette qualité divine.

Le Coran mentionne plusieurs fois la miséricorde d'Allah et la nécessité de pardonner, tout en rappelant que le pardon est un acte qui rapproche du Créateur :

"Et que ceux qui, lorsqu’ils sont irrités, pardonnent." (Sourate 42:37)

Bon, ça m'avançait pas plus, du coup, j'ai cherché côté bouddhisme.


Dans le bouddhisme aussi, la notion de pardon est très présente :


Une citation célèbre de la Bhagavad Gita qui invite au pardon, dit :

"Celui qui n'est ni en colère, ni rancunier, celui qui pardonne tout, reste paisible et trouve la vraie paix."— Bhagavad Gita, Chapitre 16, Verset 3

Et dans le judaïsme, le Talmud (Yoma 86b) dit :

« Celui qui est lent à la colère est grand ; celui qui pardonne à ses semblables est béni. »

Bon ben j'étais mal barrée, parce que j'étais clairement en colère, et contre beaucoup de personnes !


Alors j'ai poursuivi mes recherches pour comprendre : pourquoi pardonner ? Dans quel but ?

Et qu'est-ce que ça m'apporterait de réussir à pardonner ?


Dans la religion chrétienne, le pardon est un moyen de se libérer du poids de la rancune et de l’amertume.

Jésus montre qu'il est important de libérer notre cœur des sentiments négatifs, parce que ces émotions peuvent nous empêcher de vivre en paix.


Dans Éphésiens 4:31-32, l’apôtre Paul écrit :

"Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur et toute malice disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonnés en Christ."

Pour les chrétiens, le pardon est donc vu comme un acte de libération intérieure.


Dans l'islam, idem.


Le pardon accordé aux autres est également un moyen de purifier le cœur des émotions négatives telles que la colère et la rancune, qui sont considérées comme des obstacles à la foi et à la paix intérieure.

Donc en pardonnant, un musulman se libère de la haine et permet à son cœur de rester pur et apaisé.


Le Prophète Muhammad a dit :

"Le croyant qui pardonne est celui qui se rapproche d'Allah, et son cœur reste pur."

Là, ça me parlait un peu plus, parce qu'effectivement, j'avais pas envie de passer ma vie à nourrir des pensées et des émotions négatives envers ceux qui m'ont fait du mal, que ce soit ma famille, mes ex, des amis, etc.


Et Dieu sait que la liste est longue !


Et le pardon dans le bouddhisme commence par l'acceptation et la guérison de soi.

Le Bouddha enseigne que la pratique de la pleine conscience et de la méditation permet de se détacher des émotions négatives qui surviennent face aux offenses des autres.

Pardonner aux autres est donc aussi un moyen de cultiver la sagesse et de vivre selon le principe du non-attachement. C'est ce qui aide à abandonner les souffrances passées pour se concentrer sur l'instant présent et évoluer spirituellement.

"Le pardon est la clé de la paix intérieure. Il ne s'agit pas de pardonner à l'autre, mais de nous libérer de la souffrance du ressentiment." — Bouddha

Et cette approche m'a un peu plus aidé, parce qu'au lieu de me forcer à pardonner aux autres (d'échouer et de m'en vouloir de ne pas y arriver), j'ai d'abord commencé à travaillé sur moi et mes émotions.


Quand on a grandi au milieu de personnes incapables de reconnaître leurs tords, qui nous ont fait croire que s'ils ont été violents ou blessants, c'est à cause de nous, notre cerveau est façonné sur la base de la culpabilité.

Je passais donc ma vie à culpabiliser, à m'en vouloir, à me taper sur les doigts.

Des attitudes mentales qui m'ont amené vers la prise de stupéfiants, vers l'alimentation hyper toxique, les crises d'hyperphagie et de nombreuses crises émotionnelles ou autres problèmes d'ordre nerveux et mental.


J'ai donc centré mon travail d'affirmations positives sur l'auto-pardon.

Concrètement, j'ai pris un cahier et j'ai écrit des milliers de fois : je me pardonne d'avoir fait ceci ou cela.

Je me pardonne d'avoir pensé si ou ça..

Cet exercice, je l'ai réalisé autant de fois que nécessaire, à chaque fois que la culpabilité commençait à taper à ma porte.

Et même si aujourd'hui, je suis très tolérante, très cool et très permissive avec moi-même, il m'arrive encore de faire cet exercice dès qu'une phrase d'auto-jugement ou de culpabilité me traverse l'esprit.

C'est ok de ressentir momentanément de la culpabilité, mais hors de question que madame culpabilité séjourne pendant des mois dans ma tête !

Donc je me pardonne, je me pardonne, je me pardonne..

Jusqu'à ce que je sente que la culpabilité se ramollisse et se dissolve jusqu'à disparaître de mon crâne !


Un exercice que je te recommande vivement, à faire par écrit, ou sous forme de méditation et de phrases répétées mentalement.



🤔 Partie 2 : pardonner ou accepter ? Quelle différence ?


Après avoir rétablit une relation un peu plus cool entre moi et moi, et après avoir mis de côté momentanément la question du pardon à ceux qui m'ont fait du mal, il a bien fallu que je revienne dessus à un moment donné.


J'avais réussi à me pardonner facilement, mais par contre, je continuais à ressentir de la colère, de la souffrance et de la rancune envers ceux qui m'ont élevé.

Et je me sentais dans une impasse : j'étais incapable de pardonner aux personnes qui m'avaient blessé et qui refusaient de reconnaître leur part de responsabilité, et de s'excuser. Mais je continuais à essayer : donc je restais en contact avec eux, j'essayais de mettre de la distance émotionnelle (mais en vain), je me forçais à participer aux fêtes de famille, à entretenir le lien. Et comme ces personnes sont incapables de remise en question et de changement, ou même d'adaptabilité face à mes demandes, mes limites et mes besoins, et ben ils ont continué à me blesser.

Et être blessée régulièrement me compliquait un peu la tâche pour leur pardonner.


Alors j'ai poursuivi mes recherches pour essayer de comprendre la nuance entre pardonner et accepter.


Est-ce que pardonner signifiait continuer à entretenir ces relations qui me semblaient tellement toxiques pour moi ?


Dans Matthieu 18:15-17, Jésus donne des instructions sur la manière de gérer les conflits dans la communauté chrétienne. Si une personne persiste dans le péché, après des tentatives de réconciliation, il est recommandé de la traiter comme un "païen", c'est-à-dire de la séparer de la communauté :

"Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église ; et s'il refuse d'écouter même l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un collecteur d'impôts."

Cette nuance revient également chez les bouddhistes, qui ne croient pas du tout qu’il faille accepter les mauvaises actions des autres ou permettre à des comportements nuisibles de se répéter.

Le pardon n'est pas synonyme de compromis moral.

Au contraire, il est vu comme une manière de se détacher des émotions négatives liées à l'offense, mais cela n'implique pas de justifier l'action fautive.

Pardonner, dans cette optique, ne signifie pas nécessairement rester dans des relations toxiques ou accepter des abus répétés.

Cette nuance me semble importante !


"Ne laissez pas l’attachement vous rendre esclave. Cherchez à cultiver la liberté et la sagesse."— Dhammapada, Verset 223

Cette citation souligne l'idée que l'attachement excessif, en particulier à des relations qui causent de la souffrance, peut rendre l'individu esclave de ses émotions et de ses désirs, au lieu de favoriser la véritable liberté intérieure. Le Bouddha enseigne que l’amour véritable est libéré de l’attachement possessif et dépendant, et qu’il doit être basé sur la compassion et la sagesse.


Le Coran quant à lui, encourage à pardonner, mais il enseigne aussi que l'auto-préservation et la protection contre les comportements nuisibles sont légitimes.

Pardonner ne signifie pas être obligé de rester dans une relation abusive.

L'éloignement ou la séparation peut être une forme de protection.

"La bonne action et la mauvaise action ne sont pas égales. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur, et tu verras que celui avec qui tu avais de l’inimitié, deviendra un ami intime."— Sourate Fussilat (41:34)

Ce verset enseigne la réponse juste face à une mauvaise action : repousser le mal avec ce qui est meilleur. Ce qui implique, dans le contexte des relations, que même si on est confronté à des actions nuisibles, la solution peut être de changer la dynamique de la relation, que ce soit par l’éloignement ou par une réaction plus sage, sans pour autant accepter le mal.


Le judaïsme enseigne aussi l'importance de se protéger des influences négatives.

Par exemple, le Talmud conseille :

« Ne fréquente pas le méchant, même s'il est ton ami. »— Talmud, Avot 1:7

Donc, j'ai commencé à me dire que je pouvais très bien m'éloigner des personnes qui me blessaient constamment, tout en cultivant le pardon et la compassion, mais de loin.

Une idée qui me plaisait et qui réconciliait un peu les deux parties de moi : celle qui en avait marre d'accepter ces attitudes toxiques, et celle qui voulait trouver la paix intérieure.


Et c'est ce que j'ai fait.

Je me suis éloignée petit à petit des personnes que je jugeais toxiques pour moi.

J'ai fermé les portes, une à une, à ceux à qui j'avais déjà laissé plusieurs chances d'améliorer la relation.

J'ai accepté l'idée que malgré tous mes efforts, toutes les conversations, toutes mes tentatives pour poser mes limites et exprimé mes besoins, certaines personnes ne sont pas prêtes à prendre leur 50% de la relation.

Et j'ai accepté de lâcher prise, et de me libérer de mes propres injonctions : il faut que je pardonne, il faut que j'accepte, il faut que je sois une bonne amie, une bonne fille, une bonne soeur, un petit bouddha, etc.


Je me suis éloignée, et j'ai travaillé de loin sur la notion de pardon.

Concrètement, à chaque fois qu'une pensée de colère et de ressentiment me traversait, je me répétais : je leur pardonne et je renvoie de la lumière pour leur âme.

Quand les émotions désagréables étaient trop vives, je prenais mon carnet et j'écrivais ces phrases en boucle, jusqu'à ce que je sente que ça lâche intérieurement.


Et bien sûr, j'ai travaillé sur les émotions les plus vives et les plus profondes avec une psychologue clinicienne, spécialisée en EMDR, une méthode qui permet de faire remonter les émotions bloquées, qui datent souvent de l'enfance, et de les traiter correctement, pour libérer notre cerveau de la charge électrique.


Et grâce à ce travail d'auto-coaching et de thérapie, je me suis libérée petit à petit des ressentiments négatifs : la colère s'est apaisée au fur et à mesure pour laisser place à un sentiment de sérénité et de joie : parce que je suis enfin libérée de ces schémas répétitifs et de ces relations toxiques, avec des personnes passaient leur temps à appuyer sur les blessures qu'ils avaient eux-même créées !

Et surtout, je suis libérée de l'obligation de continuer à entretenir ces liens.

En arrêtant de me forcer à pardonner, à accepter, à prendre sur moi, j'ai gagné en paix intérieure, en liberté et en joie de vivre.

Et en prime : j'ai récupéré du temps et de l'énergie pour m'occuper de moi et des mes projets les plus importants.


Et c'est là que j'ai réussi à ressentir un début de paix intérieure, qui s'est renforcée petit à petit.

Et c'était faisable, et plus facile, parce que j'étais plus en contact avec ces personnes.

Comme je m'en suis détachée, j'ai réussi à travailler sur la notion de pardon, parce que c'est plus simple quand on est pas réactivée et blessée en permanence.


Conclusion


Faire la nuance entre pardon et acceptation est une clé essentielle si on veut se diriger vers la paix intérieure.

On peut très bien travailler sur le pardon, sous forme d'exercice pratique, de prière ou de méditation, sans pour autant accepter de mariner dans des relations qui nous font souffrir.

Et je précise qu'avant de fermer la porte à ces personnes, j'ai d'abord communiqué avec elles, j'ai exprimé ce qui ne m'allait pas, j'ai verbalisé mes limites, posé mes stops. Mais comme ils n'ont pas été entendus, j'ai tourné le dos, et j'ai bossé seule de mon côté sur ma sérénité.

Dans certains cas, si nos besoins et nos limites sont entendues et respectées, alors la relation peut poursuivre, mais ça, ça ne dépend pas de nous, ça dépend de l'autre en face.

Et je pense aussi qu'il faut arrêter de porter les 100% de la relation sur ses épaules, c'est vraiment une étape importante pour se libérer intérieurement.


Et finalement, ces recherches théologiques étaient hyper intéressantes, parce qu'elles m'ont permis de voir que tous les courants de pensée, quels qu'ils soient, se rejoignent sur ce point : il faut pardonner, mais personne ne nous demande de souffrir, même pas Dieu !


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Happy Body 💜


Ju

 
 
 

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